L’émancipation est un processus par lequel un individu se libère de ses parents ou de ses tuteurs. Un parent a le droit, mais pas l’obligation, d’émanciper ses enfants. Les parents peuvent choisir d’émanciper leur enfant s’ils estiment que c’est dans son intérêt, par exemple en cas de situation de violence à la maison. Cependant, l’émancipation n’est pas toujours facile et peut comporter des risques pour les deux parties concernées.
Sommaire
Qu’est-ce que l’émancipation ?
L’émancipation d’un mineur est l’acte de libérer un mineur de l’autorité parentale, généralement par décision de justice. Une fois émancipé, le mineur est légalement considéré comme un adulte à la plupart des égards. Il peut s’agir d’une étape importante pour un jeune qui tente de gagner en indépendance et en autonomie.
Il y a plusieurs choses à considérer avant l’émancipation. Premièrement, il est important de comprendre que l’émancipation n’est pas un droit, c’est un privilège accordé par le tribunal. Deuxièmement, l’émancipation n’est pas permanente, elle peut être annulée si nécessaire. Troisièmement, l’émancipation ne signifie pas que le mineur ne dépend plus financièrement de ses parents. Enfin, l’émancipation peut avoir d’autres conséquences, comme la possibilité pour le mineur de voter ou de poursuivre quelqu’un en justice.
L’émancipation est la plus courante chez les mineurs qui sont membres des forces armées ou qui se marient. Les mineurs peuvent également s’émanciper en cas d’abandon légal par leurs parents, bien que cela soit inhabituel, car il faut généralement prouver que le parent a abandonné ses responsabilités, par exemple en négligeant de nourrir, vêtir ou éduquer l’enfant. Enfin, les parents peuvent volontairement renoncer à leur tutelle au profit de l’État.
Sous quelles conditions un adolescent peut-il être émancipé ?
Une demande d’émancipation doit respecter certains points :
- Le mineur doit avoir 16 ans révolus
- La demande d’émancipation doit être fondée sur des motifs concrets et dans l’intérêt de l’enfant
- Elle est décidée uniquement par le juge des tutelles à la demande des parents ou sur demande du conseil de famille dans le cas où les parents sont décédés ou disparus
- L’émancipation est automatique si le mineur se marie. L’accord de mariage en tant que mineur peut être accordé par le procureur de la République pour motifs graves ou dits légitimes. En revanche, le mineur doit également disposer de l’accord parental dans cette situation.
Comment se déroule la demande ?
Si vous envisagez l’émancipation, il est important de parler à un avocat qui peut vous aider à comprendre vos options et les conséquences potentielles de ce qui suivra. Voici les différentes étapes à suivre pour une demande d’émancipation.
Déposer une demande d’émancipation auprès du tribunal
Cette requête doit inclure les raisons pour lesquelles le mineur souhaite être émancipé, ainsi que les preuves à l’appui de ces raisons. Le tribunal désigne alors un avocat pour représenter le mineur. Si le tribunal estime que la requête n’est pas fondée, il peut la rejeter à ce stade ou fixer une date d’audience, où les deux parties seront entendues.
Assister à une audience devant un juge
Le juge écoutera les deux parties et décidera d’accorder ou non l’émancipation. S’il l’accorde, le juge fixera également les conditions de l’émancipation. Ces conditions peuvent inclure, sans s’y limiter, la manière dont le mineur sera soutenu financièrement et s’il sera autorisé à vivre de manière indépendante.
Délibération et jugement
Si l’émancipation est accordée, le mineur sera responsable de ses propres affaires financières et juridiques. Cela inclut la prise de décisions concernant l’éducation, les soins de santé et d’autres questions importantes. Une fois les conditions fixées, le tribunal signera l’ordonnance d’émancipation. Ce document doit être déposé auprès de toutes les parties concernées, y compris les écoles et les organismes publics.
Que se passe-t-il quand le jeune est émancipé ?
Pour les parents
Les parents sont toujours légalement responsables de leurs enfants mineurs, même s’ils sont émancipés. Cela signifie que les parents peuvent toujours être poursuivis ou tenus pour responsables des dommages causés par le mineur. L’émancipation n’est pas permanente. Elle peut être révoquée si le tribunal estime que l’émancipation a été accordée par erreur, ou s’il apparaît que le mineur n’est pas capable de s’occuper de lui-même sans l’aide de ses parents.
Les droits et responsabilités relatifs des parents et des enfants sont affectés par l’émancipation. Par exemple, l’obligation d’un parent de payer une pension alimentaire peut prendre fin lorsque le mineur devient émancipé. En revanche, les parents restent responsables et doivent financer certaines choses tout de même comme les frais médicaux, les frais de scolarité…
Pour l’adolescent
Une fois l’émancipation accordée, l’adolescent devient juridiquement responsable de ses actes et des possibles conséquences de ceux-ci. Comme une personne majeure, l’adolescent devient alors le seul responsable des actes de la vie quotidienne et de la vie civile.
Voici quelques exemples de ce qu’un adolescent émancipé a le droit de faire :
- Ouvrir son propre compte bancaire
- Souscrire un crédit bancaire
- Avoir un contrat de travail
- Percevoir ses revenus
- Acheter ou louer un logement
- Mener une action en justice
- Devenir tuteur de ses frères et sœurs
En revanche, l’émancipation ne donne pas tous les droits. En effet, même émancipé, l’adolescent n’aura pas le droit avant d’atteindre la majorité de voter, se marier ou se pacser, passer son permis de conduire ou encore d’être commerçant sans l’accord des deux parents.
Le processus d’émancipation peut être presque impossible à suivre seul. Si vous ou un membre de votre famille envisagez cette voie, contactez un avocat pour vous aider à comprendre les implications et les conséquences potentielles avant d’aller plus loin. Votre avocat préparera également une note avec des preuves qui justifient pourquoi le mineur veut être émancipé ainsi que d’autres conditions si elles sont accordées. Il est préférable de ne pas prendre de décision quant à l’émancipation de l’enfant avant d’avoir soigneusement examiné tous les facteurs.